Histoire

Le village de Saint-Bonnet s’est installé sur une terrasse sèche qui domine, au nord, le vallon d’un modeste ruisseau, le Sardon. On ne sait rien sur l’origine du village, mais celle-ci pourrait être relativement tardive et dater du Haut Moyen Age.
Saint-Bonnet porte le nom d’un évêque de Clermont, évêque de la fin du 7e siècle, qui, sanctifié, fut très vite l’objet d’une grande vénération.
Le nom du village apparaît pour la première fois en 1141 quand Aymeric, alors évêque de Clermont, donne l’église de Saint-Bonnet-des-Champs à l’abbaye de Mozac, qui y établit un prieuré. En 1165, cette donation se voit confirmée par le pape Alexandre III. A partir de là, et jusqu’à la Révolution, l’abbaye possède droits et obligations en ces lieux.
Au 14e siècle, durant la guerre de Cent ans, l’église est fortifiée et entourée d’une enceinte de hauts murs. C’est le fort du village. Vers 1460, un dessin, figurant dans l’Armorial de Guillaume Revel, montre ces fortifications ainsi que les bâtiments constituant le village.

historique

Au milieu du 16e siècle, en 1554, des transformations de l’église sont réalisées. On agrandit l’édifice par l’adjonction d’un chœur qui paraît avoir été construit aux dépens d’une des tours du fort. On y ajoute deux chapelles latérales. En 1566, lors de sa grande chevauchée dans le royaume, le jeune roi Charles IX, accompagné de Catherine de Médicis, déjeune à Saint-Bonnet, en se rendant de Clermont à Aigueperse. Au dire d’Abel Jouan, le chroniqueur qui relate le voyage du roi, Saint-Bonnet est alors « un pauvre village ». Quelques décennies plus tard, au cours de la fin des guerres de religion, le fort du village sert d’abri aux troupes royalistes, puis à celles de la Ligue.
A la veille de la Révolution, un projet de percement d’une nouvelle route pour rejoindre Riom est envisagé. On prévoit aussi l’agrandissement de l’église. Le manque de moyens financiers, et l’arrivée des événements révolutionnaires, font abandonner ces projets. A cette époque de création des communes, le village devient, lui aussi, commune.

plan

A la fin de l’époque révolutionnaire, en l’an VII, une émeute antifiscale se produit. Les habitants refusent la répartition d’une nouvelle imposition, la contribution personnelle et mobilière, répartition qu’ils jugent totalement injuste. Il faut l’intervention d’une vingtaine de cavaliers de la gendarmerie pour rétablir le calme. La commune est alors condamnée à verser une amende.
Au cours du 19e siècle, le village subit de notables transformations. Le cimetière, qui était proche de l’église, est déplacé. L’espace libéré permet l’implantation de la route de Riom. L’église est agrandie par l’adjonction de nefs latérales. Une mairie école est construite, puis agrandie à la fin du siècle.
Mais, le 19e siècle est surtout marqué par une réelle croissance démographique. En 1846, la commune compte plus de 1600 habitants qui s’entassent sur une superficie bien limitée. C’est aussi l’époque où se développe la viticulture qui marque profondément, et pour longtemps, les paysages et les mentalités. Saint-Bonnet devient alors village vigneron.
Jusqu’au milieu du 19e siècle il porte le nom de Saint-Bonnet-Laschamps, auquel succède, par la suite, celui de Saint-Bonnet-près-Riom.

La commune paie un lourd tribut à la Grande Guerre. Près de 40 jeunes hommes y perdent la vie. La paix revenue, la viticulture retrouve difficilement sa place. L’industrialisation de la région offre de nouvelles activités aux habitants. Débute alors l’ère des ouvriers paysans.
Au cours de la seconde guerre mondiale, le 16 août 1944, un événement tragique a lieu sur le territoire communal. Un accrochage se produit entre des hommes du Corps franc des Truands et une colonne allemande. Dix hommes sont tués. Parmi eux se trouve un habitant de Saint-Bonnet.
Aujourd’hui la population du village croît très vite, par l’installation de nouveaux habitants. On travaille rarement sur place mais dans les agglomérations voisines. Aussi, le risque est grand de voir Saint-Bonnet se transformer en village dortoir. Toutefois, la présence de commerces et de services, celle de nombreuses associations, ainsi que l’existence de traditions bien ancrées, permettent de maintenir la vie.